Les jeunes interrogés expriment fréquemment leur désir d'obtenir de l'université un débouché professionnel solide leur permettant d'accéder à des revenus plus élevés. Cependant, de moins en moins d'étudiants sont convaincus que la poursuite d'un diplôme universitaire en vaut réellement la peine. Ce scepticisme a contribué à la diminution des inscriptions dans les universités. Alors que les défenseurs de l'enseignement supérieur affirment que les diplômes en valent la peine, de nombreux jeunes manifestent leur inquiétude face à l'ampleur croissante de la dette étudiante.
Dans l'ensemble, 31 % des étudiants sont inscrits dans des programmes d'enseignement supérieur qui ne donnent pas lieu à un retour sur investissement. En d'autres termes, le retour sur investissement de ces programmes est négatif : il est peu probable que les gains générés par le diplôme compensent entièrement le coût et le risque liés à la poursuite d'études postsecondaires.
Part des programmes ayant un retour sur investissement (ROI) positif par type de diplôme, pondéré par le nombre d'inscriptions
Le rapport introduit une mesure novatrice, l'indice de mobilité, afin d'évaluer l'impact financier global de chaque programme de diplôme ou de certificat. Cet indice multiplie le retour sur investissement de chaque programme par le nombre d'étudiants inscrits, récompensant ainsi les programmes pour leur valeur financière et leur caractère inclusif. Les diplômes de licence en soins infirmiers et en administration des affaires se distinguent en tête de l'indice de mobilité.
De plus, le rapport analyse l'allocation des fonds fédéraux attribués aux programmes ne générant pas de retour sur investissement. Sur les cinq dernières années, environ 29 % des subventions fédérales Pell et des prêts aux étudiants ont été alloués à des programmes offrant un ROI négatif pour les étudiants. Ces résultats soulignent le rôle potentiel des décideurs politiques fédéraux dans l'amélioration du ROI de l'enseignement supérieur.
Bien que le retour sur investissement ne soit qu'un des nombreux critères à considérer lors du choix d'une université, les estimations présentées dans ce rapport peuvent guider les étudiants et leurs familles vers des décisions plus éclairées. Ces estimations sont également utiles pour d'autres parties prenantes telles que les décideurs politiques, les chercheurs, les journalistes et les institutions.
Inégalités éducatives en France : Le rôle des écoles privées dans la dynamique du retour sur investissement
Le retour sur investissement des études supérieures en France, tout comme aux États-Unis, dépend grandement du domaine d'études et de l'établissement choisi. Par exemple, les filières telles que les écoles d'ingénieurs, d'informatique et les programmes de santé sont généralement associées à des récompenses financières à long terme plus élevées, contrairement à d'autres domaines comme les beaux-arts ou l'éducation qui peuvent présenter un retour sur investissement moindre.
Les écoles privées en France soulèvent également des préoccupations en termes de retour sur investissement, en particulier lorsque les frais de scolarité sont élevés. Bien que certaines institutions privées de renom offrent des avantages et des opportunités significatifs, il est crucial pour les étudiants de peser attentivement les avantages financiers à long terme par rapport aux coûts initiaux. L'étude de la FREOPP met également en évidence l'importance du taux d'achèvement des études dans le calcul du retour sur investissement, soulignant ainsi l'influence de facteurs tels que la qualité de l'institution et le soutien financier disponible pour les étudiants en France.
La France soutient largement les écoles privées, qui accueillent plus de 17 % des élèves du pays. Dans des régions telles que la Bretagne, ce chiffre dépasse même les 40 %. Cependant, malgré les efforts du gouvernement pour aider les familles à faibles revenus à accéder à de meilleures écoles, des obstacles persistent. Le système éducatif français reste stratifié, avec les élèves défavorisés souvent exclus des écoles les plus prestigieuses, qu'elles soient publiques ou privées. En pratique, la plupart n'ont souvent le choix qu'entre les écoles publiques locales, souvent considérées comme sous-financées, ou des écoles privées moins chères, mais également confrontées à des difficultés budgétaires.
La France affiche l'un des écarts de performance les plus marqués entre les élèves à faible revenu et leurs pairs à revenu plus élevé parmi les pays développés, comme le révèle le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Ce constat met en lumière les limites d'un système qui offre une diversité d'écoles privées sans parvenir à garantir l'équité éducative.
Analyse du retour sur investissement dans un contexte social complexifié
Le débat soulevé par cette étude met en lumière plusieurs aspects souvent négligés dans les discussions sur le retour sur investissement dans l'éducation supérieure. D'une part, il est vrai que pour de nombreuses personnes, le revenu n'est pas le seul critère de satisfaction dans le choix d'une carrière. Des exemples personnels montrent que certains préfèrent des carrières moins rémunérées mais plus gratifiantes sur le plan personnel. Cependant, il est important de reconnaître que ces choix peuvent être influencés par des facteurs sociaux et économiques, notamment la capacité à s'autofinancer ou à bénéficier d'un soutien financier extérieur.
Les avis sur le secteur de l'édition met en lumière les disparités de revenus et d'opportunités, en particulier pour les femmes et les personnes issues de milieux moins favorisés. Ils soulignent également que le succès dans certains domaines, tels que l'édition, peut être fortement influencé par des facteurs tels que le réseau social et l'accès aux ressources financières. Cela remet en question l'idée selon laquelle le choix d'une carrière moins rémunérée serait purement une question de préférence individuelle, mettant en évidence les inégalités structurelles qui persistent dans certains secteurs.
L'information sur les professions de la santé révèle également des réalités souvent méconnues, notamment la précarité financière dans des secteurs pourtant essentiels. Cela soulève des questions sur la valorisation du travail dans ces domaines et sur la manière dont les bénéfices des entreprises peuvent primer sur le bien-être des travailleurs et la qualité des services.
Malgré les progrès réalisés en matière d'égalité des sexes, les inégalités persistantes dans le domaine du travail continuent d'influencer les dynamiques sociales et relationnelles.
In finé, que ce soit aux États-Unis ou en France, investir dans des études supérieures nécessite une évaluation minutieuse du retour sur investissement, en tenant compte à la fois des coûts initiaux et des avantages à long terme. Les étudiants doivent prendre en considération le domaine d'études qui les intéresse et l'établissement qu'ils envisagent de fréquenter afin de maximiser leurs opportunités futures tout en minimisant les risques financiers pour eux-mêmes et leur famille.
Sources : FREOP, Campus france
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Les données du FREOPP qui révèlent que 23 % des licences et 43 % des masters affichent un retour sur investissement négatif sont-elles pertinentes ?
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