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Le Club des Développeurs et IT Pro

Ionis va fermer une quinzaine de campus Supinfo pour n'en conserver que cinq.

Les étudiants concernés pourront suivre leur formation IT à distance ou intégrer l'un des campus d'Ionis

Le 2020-09-09 17:24:05, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Début juin, Educinvest, groupe belge propriétaire de Supinfo, avait été mis en liquidation judiciaire par un tribunal de Bruxelles après une dette estimée à 1,4 million d'euros. Deux mois plus tard, début août 2020, le groupe français Ionis qui a été retenu pour reprendre l’école Supinfo dans son ensemble. Ionis Education Group qui rassemble diverses écoles d'informatique dans toute la France à travers des écoles comme l’Epita (l'école des ingénieurs en intelligence informatique), l’Epitech (l'école de la transformation numérique), ou l’Etna (l'École des Technologies Numériques Avancées), a annoncé la fermeture de la majorité des campus français de Supinfo, qui a accueilli l’année dernière 1 500 étudiants.

« Sur la vingtaine d'établissements Supinfo que le groupe Educinvest gérait en France, seuls ceux de Paris, Lille, Lyon, Tours et Caen continueront d'accueillir des étudiants cette année sous l'enseigne Supinfo », nous a confirmé Marc Drillech, directeur général du groupe d’enseignement supérieur privé en France. « Les autres sites, dont les effectifs ont été jugés insuffisants seront supprimés », nous a-t-il précisé. « Si nous avons pris cette décision, c’est pour éviter que nos écoles ne soient déficitaires et de ce fait financièrement pas viables », s’est-il justifié.

En clair, le groupe perçoit comme nécessaire cette fermeture de la majorité des écoles de Supinfo. Fabrice Bardèche, vice-président exécutif de Ionis Education Group, a d’ailleurs expliqué : « Supinfo a besoin d’être restructuré pour être viable. Pour envisager une restauration à long terme, nous allons réduire la voilure. » Sur les 63 emplois salariés de Supinfo, 37 seront conservés. À moyen terme, le groupe Ionis voudrait restaurer l’image de Supinfo et renforcer sa place sur le marché de l’enseignement supérieur technologique.

Cependant, malgré les fermetures, les élèves de l’ancien Supinfo n’ont pas de craintes à avoir ; il pourront :
  • rejoindre le campus d’un des cinq Supinfo qui demeurent ouverts ;
  • rejoindre l’une des treize écoles Epitech, les écoles d’informatique post-bac du groupe Ionis, plus généralistes que les Supinfo ;
  • ou encore poursuivre leur formation à distance.

Cette information a été confirmée par Marc Drillech qui a indiqué : « Les personnes concernées pourront suivre leurs cursus à distance ou intégrer l’un des 15 campus numériques que compte Ionis en France ».

« Au total, conclut Marc Sellam, nous attendons de cette reprise un enrichissement de notre offre, à mi-chemin entre des écoles techniques comme la Web@cadémie et d’autres plus pointues comme l'Epita ou Epitech ». Avec l'intégration de Supinfo nous ambitionnant d’amplifier l’enseignement de l'informatique et du numérique, en formation initiale comme en formation continue, a-t-il indiqué.


Supinfo : un passif qui s’élève à 1,4 million d’euros

C’est ce qui est ressorti du jugement du commerce de Paris en août. L’établissement d'enseignement supérieur privé lancé sur l’axe des technologies de l'information et de la communication doit 600 000 euros aux tiers chargés de transmettre les connaissances aux étudiants, c’est-à-dire, aux enseignants. C’est une formation en droite ligne avec des témoignages d’intervenants de la filière enseignement recueillis en début d’année. « J'ai donné des cours courant de l'année scolaire 2018- 2019 et je n'ai toujours pas été payé. En réponse à un courrier d'huissier, ils ont dit que la société Educinvest n'ayant pas de compte bancaire en France, il m'a été dit que je ne pouvais pas récupérer l'argent qu'ils me doivent qu’après avoir initié une procédure en Belgique, ce, avec tous les problèmes que ça implique », expliquait un enseignant.

Supinfo doit également 800 000 euros aux étudiants suite à des demandes de remboursement. Là encore, des témoignages d’étudiants et de parents laissent sans voix. « En fin de deuxième année, j’ai fait un paiement anticipé de 15 000 euros pour ma troisième, quatrième et cinquième année à Supinfo et vu comment se passait ma troisième année, j’ai décidé d’arrêter et de demander mon remboursement. À date, Supinfo me doit 7709 euros », rapporte l’un d'eux.

Le présumé plan de cession d’Educinvest, société à responsabilité limitée de droit belge dont Supinfo est l’enseigne, fait l’économie d’autres tares comme celles liées aux locaux de l’établissement d’enseignement supérieur privé. « On croyait en la notoriété de Supinfo et on a inscrit notre fils en toute confiance et très rapidement cette confiance s'est dégradée, car les locaux dans lesquels il avait été accueilli pour l'inscription n'ont pas été gardés. On lui a donc demandé au moment de la rentrée de se rendre dans une autre école. C'était une école de commerce dans laquelle ils ont été hébergés pendant une année. Le PDG est venu de Bruxelles pour nous rassurer quant à la suite. Plus tard, nous avons tenté de les joindre sans succès », explique un parent en début d’année.

En clair, depuis plusieurs années, Supinfo défrayait la chronique : dettes auprès d’enseignants et d’employés, qui se plaignent d’impayés, de nombreux élèves, se disant déçus par les enseignements, qui demandaient à être remboursés en vain après avoir payé d’avance des années d’études non suivies (l’école facturait sa scolarité 6100 euros par an).

À propos de ces dettes, Ionis a été clair : pas question de prendre en charge les créances accumulées par la précédente direction de Supinfo. « Nous ne rembourserons pas de l’argent que nous n’avons pas touché, justifie Fabrice Bardèche. Toutes les créances sont à faire valoir auprès de l’ancienne société ».

Source : Ionis

Voir aussi :

Le groupe IONIS (Epitech, Epita, ...) confirme le rachat de Supinfo après avoir été désigné meilleur repreneur par le tribunal de commerce de Paris devant Holberton
Potentiel rachat de Supinfo par le groupe IONIS (Epitech, Epita, ...) d'après un présumé document du tribunal de commerce de Paris qui a fait l'objet de fuite sur Internet
  Discussion forum
62 commentaires
  • koyosama
    Membre éprouvé
    Envoyé par transgohan
    Il n'y a que moi que cela choque ? On parle de combien de campus ?
    Comment peut-on avoir si peu d'employés...
    Ben tu le sais ptet pas, mais les éleves enseignaient eux-meme. Ionis fonctionne de la meme façon.
  • Nicodu10
    Membre du Club
    Je confirme pour les cours donnés par des élèves, je connais plusieurs personnes ayant "étudié" à SUPINFO.

    Ils sont tous parti car l'organisation était un vrai fiasco, les notes c'était n'importe quoi, des élèves de 1ère année donnaient des cours etc...
    J'ai failli entrer dans cette école, et finalement faute d'argent (50 000€ pour le cursus entier voir un peu plus il me semble) je me suis tourné vers autre chose (enfin pas dans l'immédiat, après avoir fait un détour par le monde du travail sans rapport avec le dév) : le cnam pour un titre RNCP Technicien Développeur (spé web), normalement équivalent BAC +2. ( https://cnam-centre.com/formations/cpn9000a )

    Bon à côté de ça, j'ai un autre ami qui a fait le parcours de supinfo et est maintenant en CDI dans une bonne boite de ma ville, mais bon il avait quelques relations pour lui facilité la tâche ...
  • Envoyé par transgohan
    Il n'y a que moi que cela choque ? On parle de combien de campus ?
    Comment peut-on avoir si peu d'employés...
    D'après ce que j'ai compris, ils fonctionnent par projet avec un système de rendu et de notation automatisés. Les heures de cours sont peu nombreuses et peuvent être réalisées par des intervenants extérieurs ou des étudiants des années supérieures. Les salariés de l'école mettent en place les enseignements, gérent l'aspect administratif, assurent le bon fonctionnement de l'ensemble, etc. Au final, il n'y a pas forcément besoin de beaucoup de salariés.
  • Denliner
    Nouveau membre du Club
    Envoyé par Nicodu10
    Je confirme pour les cours donnés par des élèves, je connais plusieurs personnes ayant "étudié" à SUPINFO.

    Ils sont tous parti car l'organisation était un vrai fiasco, les notes c'était n'importe quoi, des élèves de 1ère année donnaient des cours etc...
    J'ai failli entrer dans cette école, et finalement faute d'argent (50 000€ pour le cursus entier voir un peu plus il me semble) je me suis tourné vers autre chose (enfin pas dans l'immédiat, après avoir fait un détour par le monde du travail sans rapport avec le dév) : le cnam pour un titre RNCP Technicien Développeur (spé web), normalement équivalent BAC +2. ( https://cnam-centre.com/formations/cpn9000a )

    Bon à côté de ça, j'ai un autre ami qui a fait le parcours de supinfo et est maintenant en CDI dans une bonne boite de ma ville, mais bon il avait quelques relations pour lui facilité la tâche ...
    J'avais un pote qui était à Epitech (même genre que SupInfo) et en 2ème et 3ème année il n'avait quasiment plus de cours mais uniquement des projets à faire chez lui.
    Quel est l’intérêt de payer de tel frais de scolarité si c'est pour te retrouver à chercher toi même tes cours sur Google? Et je ne parle pas des piscines de la première année qui servent juste a faire abandonner le plus d’élèves tout en s’engraissant sur les frais de scolarité qu'ils ont payés.
    Heureusement que les frais de scolarité m'ont détournés de ce genre d'établissement.
  • transgohan
    Expert éminent
    Sur les 63 emplois salariés de Supinfo, 37 seront conservés.
    Il n'y a que moi que cela choque ? On parle de combien de campus ?
    Comment peut-on avoir si peu d'employés...
  • Jamatronic
    Membre éprouvé
    Et je ne parle pas des piscines de la première année qui servent juste a faire abandonner le plus d’élèves
    C'est très bien la piscine. Ca permet de faire partir le plus tôt possible tous ceux qui, techniquement, n'auront pas le niveau quoi qu'ils fassent.

    Il y a de la place pour ces zozios-là dans d'autres "écoles RNCP" moins sérieuses que Epitech, et c'est très bien comme cela car il y a aussi des places pour eux dans le marché de l'emploi actuel, les entreprises n'ayant au fond que peu besoin de recruter des cadors du développement.
  • Mingolito
    Membre extrêmement actif
    Il parait que les cours étaient donnés par les étudiants de la classe d'avant, du coup c'était possible d'avoir 20/20 en couchant avec le prof/élève. Bonjour la partouze
    Le nom du titre RNCP Supinfo a été adapté en "RNCP partouze", et le contrôleur officiel du RNCP a fait comme à son habitude, au lieu de sortir de son bureau pour faire un contrôle puis de leur retirer l'agrément il est resté dans son bureau pour surfer sur youporn, pendant ses horaires de bureau de "fonctionnaire", à savoir de 11 h du matin à 15 h (incluant la pause déjeuner de 11h30 à 14h puis l'apéro de 14 h à 15 h de l'après midi), et leur a donc laissé leur agrément rncp.
    Pendant ce temps les fonds des inscriptions ont été utilisés pour payer la construction du très luxueux château de sa grandiose majesté le président directeur général Alick Mouriesse, lui même ancien diplômé de Supinfo.

    On peux constater que l'école Supinfo donne vraiment des résultats exceptionnels, vu qu'en en sortant on peu devenir président et châtelain sans rien foutre, d'autant que l'école propose un apprentissage approfondi en feignassitude (plus les partouzes) pendant 5 ans

    Quand on pense que ceux qui ont fait le choix de faire prépa ou la L1 informatique sont obligés de bosser comme des malades pour espérer un jour avoir leur Bac+5 on voie bien que ceux qui ont fait le choix de faire un Master ou une école d'ingénieur c'est vraiment des loosers de première classe, le choix de taxer papa et maman de 40 000 euros (+ logement et autres fais) tout ça pour rien foutre pendant 5 ans pour avoir le rncp partouze est un bien meilleur choix !