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Jeff Maggioncalda, PDG de Coursera, a déclaré qu'en 2023, les inscriptions aux cours d'IA se sont faites toutes les minutes
Montrant que les gens se perfectionnent pour profiter de l'IA générative

Le , par Jade Emy

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La plateforme éducative américaine Coursera ouvre un nouvel onglet pour ajouter un nouvel utilisateur chaque minute en moyenne pour ses cours d'intelligence artificielle (IA) en 2023, a déclaré le PDG Jeff Maggioncalda. C'est un signe clair que les gens se perfectionnent pour profiter d'un boom potentiel de l'IA générative.

La technologie qui sous-tend le ChatGPT d'OpenAI a pris le monde d'assaut et a déclenché une course entre les entreprises pour déployer leurs propres versions du chatbot viral.

"Je dirais que le véritable point chaud est l'IA générative parce qu'elle touche tellement de gens", a-t-il déclaré lors d'une interview au Forum économique mondial de Davos. Coursera cherche à proposer des cours d'IA avec des entreprises qui sont les premières dans la course à l'IA, notamment OpenAI et DeepMind de Google, a déclaré M. Maggioncalda.


Les investisseurs avaient craint que les applications basées sur l'IA générative ne remplacent les entreprises de technologie éducative, mais la technologie a au contraire encouragé un plus grand nombre de personnes à se perfectionner, ce qui a profité à des entreprises telles que Coursera. L'entreprise propose plus de 800 cours d'IA et a enregistré plus de 7,4 millions d'inscriptions l'année dernière. Chaque étudiant de la plateforme a accès à un assistant IA de type ChatGPT, appelé "Coach", qui lui fournit un tutorat personnalisé.

Le bot est construit à partir de grands modèles de langage d'OpenAI et de Gemini de Google, a déclaré M. Maggioncalda, ajoutant que l'entreprise ne prévoit pas de construire ou d'entraîner ses propres modèles. "Nous procéderons probablement à un réglage fin à l'aide de données propriétaires, juste au-dessus de ces grands modèles de langage."

Coursera a également utilisé la technologie pour traduire environ 4 000 cours dans différentes langues et prévoit d'intensifier le recrutement pour les rôles d'IA cette année.


Source : Jeff Maggioncalda, PDG de Coursera

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Voir aussi :

Les entreprises manquent de compétences internes pour l'adoption de l'IA générative. Seuls 38 % des dirigeants déclarent que leur organisation dispose de l'expertise interne nécessaire

Seulement 13 % des travailleurs ont eu la possibilité de recevoir une formation à l'IA, malgré une augmentation de 2 000 % des emplois liés à cette technologie, d'après une analyse de Randstad

L'intelligence artificielle générative boosterait la productivité des travailleurs de 14 %, selon une étude menée par l'Université de Stanford

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Avatar de marsupial
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 19/01/2024 à 10:24
Quand l'IA prendra les manettes des services publics

L'intelligence artificielle est vouée à prendre un poids considérable dans les institutions publiques. Elle y sera source de progrès mais nécessitera de la transparence et des mécanismes de réserve citoyenne.
Logiciels
Service public
Dans les institutions publiques, le recours à l'IA est de plus en plus perçu comme une solution pragmatique.
Dans les institutions publiques, le recours à l'IA est de plus en plus perçu comme une solution pragmatique. (iStock)

Par Gilles Babinet (entrepreneur, chroniqueur aux « Echos »)
Publié le 19 janv. 2024 à 09:32

Ne nous leurrons, tôt ou tard, la puissance de l'intelligence artificielle (IA) s'immiscera profondément dans le fonctionnement des institutions publiques. Ne serait-ce que parce qu'elles sont désargentées, qu'elles peinent à assumer des missions de plus en plus nombreuses et exigeantes et que l'IA y sera souvent perçue comme une solution pragmatique.

Tout indique également que l'IA ne s'y manifestera pas longtemps comme un simple outil « améliorant » le fonctionnement de ces services , comme la machine à écrire a pu le faire à l'époque de l'administration de Courteline. On peut même envisager que d'ici quelques années, les conséquences de l'IA nous amènent à faire profondément évoluer nos institutions, voire à remanier notre droit constitutionnel.
Technocratie brutalisante

Dès aujourd'hui, nous savons que le manque structurel d'explicabilité des algorithmes est un défi pour l'action publique : pourquoi n'ai-je pas droit aux APL alors que ma voisine les a obtenues ? Pourquoi mon fils n'a-t-il pas intégré l'université qu'il visait ? Cela n'est qu'un avant-goût des questions qui se poseront avec l'IA.
Lire aussi :

A l'étranger, l'intelligence artificielle des fonctionnaires entre enthousiasme et scandale

L'Etat s'empare de l'IA façon ChatGPT

Une première réponse pour éviter une technocratie brutalisante consistera à instituer une transparence forte des algorithmes et services logiciels, institutionnalisée au travers d'une participation citoyenne. Cela s'appliquerait non seulement à l'Etat, mais également aux grandes plateformes numériques. Cette force aura la capacité de s'assurer que les biais des modèles soient identifiés, que les « dark-pattern » appelés à nous voler notre attention soient neutralisés.
Lire aussi :

Les Français plutôt positifs sur l'intelligence artificielle

On pourrait même envisager que l'IA puisse codévelopper certains services publics. Rien de nouveau en réalité, Il s'agit de transposer la réserve citoyenne que les Suisses ont instituée à l'égard de la défense de leur territoire au champ des algorithmes. Je sais combien cette affirmation peut sembler théorique, voire utopique, mais je ne vois à moyen terme aucun autre mécanisme capable de s'y substituer de façon satisfaisante. Pour ce faire, il faudra évidemment repenser notre Constitution, dans la mesure où un droit « mou » pourra être édicté par les citoyens, de façon souple et quantitative.
Les IA, juges en devenir

Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'il ne fait par exemple que peu de doute que les décisions de justice soient à terme prises par des IA . D'abord des contentieux mineurs, puis peu à peu des jugements aux conséquences plus lourdes. Ce qui sous-tend cette affirmation se trouve dans le fait qu'il existe un très vaste corpus de documents judiciaires, offrant une grande opportunité d'apprentissage d'IA fortes en droit. Il en va de même des processus d'enquête dans la police, des commissions d'attribution de droits, de la gestion des permis de construire, etc.

Dans la santé, différents travaux de recherche rappellent inlassablement qu'au moins 30 % du temps des praticiens est occupé par des traitements administratifs. Non seulement c'est une destruction nette de productivité, mais de surcroît, c'est aussi une source importante d'erreurs médicales. A long terme, dans l'éducation, cela peut être un moyen d'apporter du mentorat individualisé.
Déni de droit

Bien entendu, certains pourraient facilement dénoncer ces propos comme étant excessivement techno-solutionnistes, ne tenant pas compte de la subtilité du juge, de l'agent administratif, etc. On peut aisément leur répondre que ce n'est probablement pas eux qui sont victimes du déni de droit, du non-accès aux aides dont certains ont légitimement droit, de la complexité kafkaïenne de cette bureaucratie que Bourdieu dénonçait comme un facteur premier d'inégalité sociale.

D'autres moqueront des scénarios de science-fiction et affirmeront que leur réalité n'est pas pour demain. Tout porte à croire qu'ils se trompent largement : une nation moderne devrait au contraire commencer dès à présent à réfléchir à la nature de ses institutions à l'heure de l'IA, d'autant plus lorsque cette nation est encombrée par la complexité et la verticalisation de ses arcanes de décision.

Gilles Babinet est entrepreneur, spécialiste des enjeux numériques et auteur de « Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet » (Odile Jacob)

Gilles Babinet
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