Cependant, des témoignages d'étudiants et de leurs parents laissent sans voix. Des problèmes de locaux sont annoncés aux étudiants et ceux qui décident d'en partir n'ont pas été remboursés. « J'ai fait un prêt étudiant pour payer mes études. J'ai envoyé des courriers et des mails et je ne reçois pas de réponse de la part de la direction de l'école », déclare l'un d'eux. Selon les témoignages, à l'inscription, les étudiants sont reçus dans de beaux bâtiments situés près des entreprises informatiques de Montpellier. Mais quelques jours avant la rentrée, Supinfo les informe que les cours se dérouleront finalement dans une école de commerce à l'extérieur de la ville.
« On croyait en la notoriété de Supinfo et on a inscrit notre fils en toute confiance et très rapidement cette confiance s'est dégradée, car les locaux dans lesquels il avait été accueilli pour l'inscription n'ont pas été gardés. On lui a donc demandé au moment de la rentrée de se rendre dans une autre école. C'était une école de commerce dans laquelle ils ont été hébergés pendant une année. Le PDG est venu de Bruxelles pour nous rassurer quant à la suite. Plus tard, nous avons tenté de les joindre sans succès », explique une mère d'étudiant.
« Personne ne répond au téléphone, personne ne répond à vos mails donc nous avons décidé de ne pas poursuivre l'inscription de notre fils dans cette école. Malheureusement, nous avions payé deux ans, nous étions en droit de nous faire rembourser l'année non effectuée. Nous avons adressé une lettre recommandée à la direction de l'école qui n'a donné lieu à aucune réponse », poursuit-elle.
Les problèmes de locaux ne sont pas les seuls soucis de l'école. Supinfo n'arrive pas non plus à payer les enseignants. « J'ai donné des cours courant de l'année scolaire 2018- 2019 et je n'ai toujours pas été payé. En réponse à un courrier d'huissier, ils ont dit que la Société Educ'invest n'ayant pas de compte bancaire en France, il m'a été dit que je ne pouvais pas récupérer l'argent qu'ils me doivent », explique un enseignant. Sur la centaine d'élèves que comptait l'école, il n'en reste aujourd'hui qu'une vingtaine, sans locaux, ils ont passé l'année 2019/2020 à suivre des cours par internet. Certains ont même dit que l'école, qui se réclame être un centre de formation en informatique, il n'y aurait pas d'outils informatiques.
Des plaintes ont été déposées contre l'école par certains étudiants et parents d'étudiants. Les représentants de Supinfo refusent de s'expliquer et de communiquer leurs adresses et date d'ouverture de leur campus à Montpellier. Pourtant les inscriptions continuent. Alick Mouriesse, président de Supinfo n'a donné aucune explication sur les problèmes que rencontrent ses étudiants. Selon certains médias, Alick, qui mène une vie de millionnaire à Bruxelles, paierait ses factures via le compte de l'école. Il aurait même été mis en examen l'an dernier en Belgique pour abus de biens sociaux, faux en écriture et escroquerie.
En mai dernier, Alick Mouriesse répondait aux accusations d'un étudiant qui s'estime spolié. Le président de Supinfo reconnaissait qu'en ce qui le concerne, des soucis, il en avait un peu trop. L'école fait face depuis quelques années à des problèmes judiciaires et de liquidation. En effet, la société d'exploitation PIC (Paris International Campus) qui exploitait notamment les campus de Paris, Bordeaux, Lille Valenciennes a été mise en liquidation, et ce malgré le fait qu'elle disposait sur la société de droit belge Educinvest d'une créance d'un montant de 20 millions euros.
À la même date, la société STC qui portait une partie des services généraux - dont certains professeurs référents - est également en liquidation. En mars 2018, l'école est condamnée en justice à rembourser 15 000 € à l'un de ses anciens étudiants pour des défaillances relatives à sa gestion du campus de Metz. En avril de la même année, SEIC qui exploite Marseille, Nice, Grenoble, Montpellier et Clermont-Ferrand a été mis en redressement judiciaire.
Source : Vidéos
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